vendredi 16 juin 2023

Société des Beaux-Arts du Périgord ... Jean-Daniel Ribeyrol

A la veille d'une Assemblée Générale de la Société des Beaux-Arts du Périgord et du concours Jean Callerot, il me parait opportun de rappeler l'importance de Jean-Daniel Ribeyrol dans l'histoire de cette association dans les trente dernières années du siècle passé. Sans esclandre et sans compromis il a pérennisé le fonctionnement de l'asso, animé, innové et mis en oeuvre les activités qui perdurent : l'Atelier de la Sté des Beaux-Arts, le concours Jean Callerot, le Cadre d'Or ... 

Jean-Daniel Ribeyrol 

Pendant plus de 60 ans Jean-Daniel Ribeyrol a aimé et peint les paysages de Provence, des Alpes ou de Bretagne. Soixante ans aussi d'émotion pour les paysages périgordins qu'il parcourait, le plus souvent, en compagnie de Jean Cluseau-Lanauve ou Roger Rieupeyroux.

Depuis L'Eglise de Razac peinte en 1938 - il n'avait pas vingt ans - il n'a pas cessé de scruter les lignes, les masses, les lumières et les ombres de "son pays". Tout était prétexte pour esquisser un dessin, "jeter" une aquarelle ou amorcer une pochade.

Ainsi s'est construite une œuvre solide et charpentée comme les architectures qui l'ont inspirée, colorée des flamboiements des automnes sur le canal ou par les verts profonds des combes du Périgord Noir.

La peinture de Ribeyrol, qui témoigne de tant de ferveur pour les paysages de chez nous, trouvera-t-elle enfin sa place au Musée d'Art et d'Archéologie du Périgord ?
Marcel Nino Pajot 
 
Lors de son 77ème Salon Biennal (2005) la SBAP, sous la présidence de J-Cl Allard, a rendu hommage à son Président d'honneur, Jean-Daniel Ribeyrol (ci-dessous, le texte de P-A Enard publié au catalogue)


De retour au pays en 1974, Ribeyrol a marqué dès son arrivée l'art de la peinture à Périgueux. Je me rappelle l'une de ses premières expositions dans la rue Limogeanne où je découvre ses œuvres qui me laissent perplexe par leur modernité.

A l'époque le lieu culturel était le "Palais des Fêtes". Seule, une poignée de peintres l'investissait : Renaud, Truffier, Bassalert, Baudin, Hirakawa, Cluseau-Lanauve, et bien entendu Riberyrol, pour ne citer que les plus connus.

Très vite il s'impose comme peintre, mais aussi comme chef de file en entrant à la Société des Beaux-Arts. Nommé Vice-Président de Cluseau-Lanauve qui résidait à Paris, puis Président de 1986 à1990, il fait de suite autorité, de part ses connaissances artistiques, son ancienneté, ses qualités d'organisateur et ses facilités relationnelles avec les médias et les autorités locales.

Notre amitié débute au sein de la Société. En 1977 il crée l'Atelier groupe de travail où je le seconde comme "massier". Notre amitié perdure, puisqu'en 1992 il m'incite à prendre la présidence. J'ai alors bénéficié de ses conseils et de son soutien permanent.

Ribeyrol a été un grand bonhomme, un artiste attachant, dévoué à la Société bien sûr, mais également auprès des jeunes qu'il savait encourager et conseiller.

S'il avait le sens critique, il savait le dispenser avec discrétion et simplicité.

Animateur de l'Atelier, il aimait aussi les sorties sur nature, ce qui l'amena à créer "Place du Tertre" devenu, en 1987, "le Cadre d'Or", concours de peinture dans les rues de Périgueux.

Tu as laissé une empreinte indélébile, ton souvenir restera dans nos cœurs.   
Au revoir l'ami. 
Paul-André Enard 
Président d'honneur
 


En 1988
Jean-Daniel Ribeyrol
 alors Président de la Société
 des Bx-Arts du Périgord
 a présenté à Périgueux
 une importante rétrospective
 de son œuvre.




Le texte ci-dessous
(de Jean-Louis Galet)
 et les illustrations qui suivent sont extraits de la plaquette
 "J-D Ribeyrol
50 ans de peinture"
éditée en 1988
 


Jean-Daniel Ribeyrol
   
Même lorsque sa carrière professionnelle l'éloignait du terroir, J.-D. Ribeyrol est demeuré viscéralement attaché au Périgord vers lequel il est revenu dés qu'il l'a pu. Qui saurait dire pourquoi ?

Attrait pour son âme d'artiste des sites grandioses ou des paysages agrestes, des cités closes sur leurs trésors, des châteaux altiers prolongeant en plein ciel les falaises dorées? Attirance affective vers le pays des jeunes ans qui virent l'éclosion d'une vocation précoce jamais démentie, confortée par l'atmosphère chaleureuse de l'Ecole de Dessin où il apprenait les rudiments, en cours du soir, en bonne compagnie, Pierre Lucas, qui devint Prix de Rome, en 1937, et Jean Cluzeau-Lanauve, promis à la brillante carrière que l'on sait. Sur ce cénacle fécond, régnaient les bons maîtres Dessales-Quentin et Julien Saraben, dépositaires de l'héritage de l'« Ecole de Périgueux» qui avait connu son heure de gloire au début de siècle, se caractérisant, dans ses méthodes de travail, par un refus de l'autosatisfaction et la recherche du Graal de la perfection, ainsi qu'en témoigne, par exemple, l'abondante correspondance, bourrée de considérations techniques, de Jean Daniel.

Partout où le conduisit sa profession, le premier souci de J-D Ribeyrol fut de rechercher quel milieu artistique pourrait l'accueillir, afin de lui permettre d'enrichir, par la confrontation, les conseils aussi bien que les critiques, les ressources de sa palette ou de son crayon. Car, détail à souligner dans sa génération, il n'a jamais dédaigné ni négligé les exigences du dessin, ce qui assure à ses œuvres une consistance charpentée et rassurante, une « mise en page » sans lacune.

Nous le retrouvons à l'Ecole et à la Société des Beaux-Arts de Grenoble où il s'essaye dans des concours. Les premières réactions du public, de la presse et des jurys sont encourageantes. Il glane médailles et premiers prix en des salons de bon aloi comme celui de Grenoble en 1961 et le Salon de Lyon, ce qui le décide à franchir le pas et à se risquer dans des expositions personnelles. Elles obtiennent bien plus qu'un succès d'estime et lui attirent des sympathies.

Parce que son sens de la convivialité se montre contagieux, une vingtaine de ses condisciples le suivent lorsqu'il a l'idée de fonder, en 1958, dans la rue Greuze, l'«Atelier Greuze», où l'on se réunit pour travailler, échanger des idées à perte de vue, deux fois par semaine. L'idée était excellente puisque l'«Atelier» existe encore aujourd'hui.

En 1968, changement de résidence, c'est Lyon, métropole régionale aux riches traditions esthétiques. Sur ses états de service, J.-D Ribeyrol rejoint immédiatement un petit groupe de très bons peintres qui se réunissent chaque semaine et l'introduisent dans la Société Lyonnaise des Beaux- Arts dont les salons accueillent bientôt régulièrement, le nouveau venu.

Cependant se poursuivent dans toute la France, quelques expositions personnelles et plus fréquemment, des envois aux présentations de groupes, apportant, sans tapage, leur petite moisson de médailles et de prix.

En 1974, c'est enfin le retour au bercail périgourdin où le paysage culturel a changé. Heureusement, la Société des Beaux-Arts est toujours bien vivante avec sa Biennale, très suivie du public, qui accorde au peintre prodigue, en signe de bon retour, une médaille, en 1975.

Les qualités d'animateur de J.-D. Ribeyrol vont être précieuses pour la direction de la société, dont il étoffe la présidence, avant de devenir, lui-même, président. Il a créé, fort de plus d'une soixantaine de membres passionnés et possédés du désir de mieux faire, un groupe de travail retrouvant la tradition des soirées d'études de chevalet de l'ancienne «Ecole de Périgueux». (*)

Ce qui n'empêche en aucune manière les novations, comme ces sorties de plein air, l'été sur les places et dans les ruelles de Périgueux afin de recréer l'ambiance de la «place du Tertre», initiative appréciée des touristes et qui, selon l'expression consacrée, a réussi «à faire descendre la peinture dans la rue», à la grande satisfaction de la municipalité de Périgueux, mécène pour l'occasion, du «Concours du Cadre d'or».

On comprend qu'une œuvre comme celle de J.-D. Ribeyrol, étalée sur un demi-siècle, ne soit pas demeurée indifférente aux nombreux courants d'un contexte pictural en permanente mutation. Dans une rétrospective comme celle de 1988, il sera intéressant d'essayer de dater les toiles, de les situer les unes par rapport aux autres. Il y a eu des «époques» et, fait réconfortant, évolution, c'est-à-dire progrès, dans le perfectionnement des techniques en particulier. On y constate un balancement modéré entre la recherche de l'émotion pure, suscitée par le spectacle de la Nature, avec une sincérité sans détour, et le volontarisme d'une expression à système, inspirée par le surcadrage ou le cloisonnement.

Ce qui assure la pérennité du talent et l'unité de l'œuvre, c'est l'honnêteté, la modestie évidente de l'artiste devant le sujet ou la Nature, la liberté de circulation de l'air, la dilection des jeux de lumière, la perception visuelle des volumes et le traitement coloré en riches glacis.

C'est une peinture de joie de vivre, de petites émotions quotidienne éloignée des tentations de l'académisme et de la grandiloquence, dont l'auteur lui-même explique joliment la raison d'être :

      " Si, dans le monde tourmenté et anxieux où nous vivons, la peinture que j'ai conçue dans la ferveur et la sincérité, peu apporter au spectateur un peut de plaisir et de sérénité, mon rôle n'aura pas été inutile, et j'en serais pleinement satisfait."
Jean-Louis Galet

(*) Le "Groupe de travail" créé en 1977 par J-D Ribeyrol assisté de P-A Enard, fonctionne encore aujourd'hui sous le nom d' "Atelier de la Sté des Bx-Arts". 













mercredi 8 février 2023

Un peu d'histoire locale ...

C’était au siècle d’avant … 

Derrière le rideau, thème imposé pour l’exposition ouverte du 4 au 19 février 2023 à la galerie municipale BIM'ART au Château de Saint-Laurent sur Manoire était un signe pour lever enfin le voile sur Léda … qui n’avait pas revu le jour depuis presque 40 ans.

Cette aquarelle a reçu en 1984 le Premier Prix du Concours d’automne de La Société des Beaux-Arts de la Dordogne (le terme «Périgord» est apparu dans le nom de la SBAP en 1987), ultime distinction attribuée par l’association dans son premier siècle d’existence. 

En 1985 les Beaux-Arts de la Dordogne ouvraient leur second siècle par le Salon du Centenaire où mes oeuvres de l’époque (aquarelles) ont reçu le « Grand Prix du Salon » ; ce second siècle commençait bien pour moi !


Expo « Derrière le rideau » organisée par la Sté des Beaux-Arts du Périgord du 4 au 19 février 2023 au Château de Saint-Laurent sur Manoire, en Dordogne.
 


vendredi 13 août 2021

Georges Torchy au travail ... plagiat en cours !

Plagiat ! … ça recommence ou ça continue ?

Voici Georges Torchy au travail !
 
 
J'en suis donc à mon xième plagiat biennal, le sommet ayant été atteint en juin 2019 grâce au célèbre peintre auto-proclamé "porte-drapeau de l’art pictural auvergnat à travers le monde et plus particulièrement au Japon" (voir publication antérieure).
 
En fait, les deux forfaits ont été perpétrés à la même période 2018-2019 mais je n’ai eu connaissance de l’activité Torchy que depuis quelques jours suite aux alertes communiquées par deux amis peintres. 
 
Il faut bien avouer que cette dernière découverte n’a pas l’ampleur d’une expo Casanova au Château de Parentignat.
Le talent de Georges Torchy n’a pas encore l’envergure de la réputation du maître auvergnat et cette constatation est un peu frustrante.
Il n’empêche ; l’ardeur du plagiaire, obligé de torcher encore plus en raison du succès commercial de son entreprise, fait plaisir à voir. (L’URSSAF Artistes-Auteurs doit, elle aussi, s’en réjouir.)
Il l’écrit lui-même : "Toujours en préparation des expositions à partir de septembre ! Mon atelier a été envahit par des acheteurs et plusieurs de mes toiles ont été vendues. Obligé de travailler davantage pour être prêt !"  
Au fait, les nombreux (si l’on en croit Monsieur Torchy) acquéreurs ont-ils eu conscience de l’imposture au moment du règlement de leur précieux achat ?
 
Ne parlons pas de l’égo de Georges Torchy qui se nourrit sans complexe du travail des autres. Nul doute que Georges connait Venise mieux encore qu’un Moiras, nul doute qu’il a lui aussi lu tous les livres libertins inspirés par les eaux glauques de la lagune, et que jamais il n’a songé à "recopier bêtement" (dixit Moiras) le travail d’un peintre dont il ignore même le nom.
 
Puisque le Maître de l’Atelier d'Estouteville ne veut pas révéler ses sources nous allons tenter d'éclairer ses admirateurs ... avec quelques exemples parmi la bonne vingtaine de "copies" inavouées. 
A noter que le plagiat, chez Torchy, ne concerne pas qu'une seule victime ; il peut aussi s'en prendre aux oeuvres de Jeremy Mann ! Excusez du peu ! (Voir Torchy plagiat Mann). 

(*) inutile de consulter la page Facebook Georges Torchy l'Atelier d'Estouteville - Shopping et vente et détail ce monsieur a effacé presque toutes les traces de ses copies ridicules...
 
 


 







 

Plagiat, Georges Torchy toujours assidu ...

 A propos de plagiat, Georges Torchy toujours au travail ... (Georges Torchy l'Atelier d'Estouteville)

On ne sais pas ce qu'en pense Jeremy Mann ...
 



 

lundi 25 janvier 2021

Il y a dix ans ... Reine Pajot-Védry (1924 - 2011)

C'était en janvier 2011. Il y a donc dix ans que ma mère, Reine, s'est éteinte.

Certains de mes amis me font la faveur de reconnaître à mes travaux quelques qualités, notamment concernant mes dessins. Je n'ai aucun mérite ; c'est à ma mère que je dois ce "don", cette facilité.

Mon premier souvenir de très jeune enfant, mon souvenir le plus lointain, est la silhouette d'un arbre dessinée par mes soins sous les yeux de ma mère. Elle devait avoir 23 ou 24 ans, j'en avais 2 ou 3.

Je n'ai jamais eu la chance de profiter d'un enseignement quel qu'il soit, mais j'ai toujours cultivé, sans effort, ce don inné du plaisir de dessiner. J'ai donc toujours dessiné, longtemps en amateur, et ce mode d'expression reste, aujourd'hui, celui qui me convient le mieux.

Les aléas de la vie n'ont pas permis à Maman de profiter pleinement de ses propres capacités artistiques, pourtant la Société des Beaux-Arts du Périgord a présenté quelques unes de ses terres cuites en 2003 puis de lors de son  80e Salon Biennal en 2011. 

Une page du catalogue lui était consacrée …









mardi 22 septembre 2020

Le masque adhère à mon visage

...


Le masque adhère à mon visage

Au point que je ne sais plus qui est qui

De l’armure ou de l’épiderme 

...

Extrait du poème "La Mort de Don Quichotte"
de Michel Lagrange
 

 

samedi 19 septembre 2020

J'ai été un homme impossible ...

 Un texte de Michel Lagrange

 


 

LA MORT DE DON QUICHOTTE

 

Mourir

Le dernier grand écart

La fin de mes commencements

La porte dérobée

La salle enfin déserte

Et ma nudité qui revient vers moi

Après les parodies faussaires

 

Je ne sais plus dans quelle vie je me suis fourvoyé

Selon des ricochets qui ne m’appartenaient qu’à peine

 

J’ai suivi des chemins qui avaient le bonheur

De ne pas exister

 

J’ai vécu erratique et pour des quiproquos

De carnaval sans joie

 

À contre-courant j’ai vécu

Le deuil de mes naïvetés

 

Je n’ai été qu’un palimpseste

Imprimant des textes menteurs

Pour la vérité de ma déraison

 

J’ai converti des professions de foi

En lumière intérieure

 

Le masque adhère à mon visage

Au point que je ne sais plus qui est qui

De l’armure ou de l’épiderme

 

La vérité n’est qu’une erreur qui a sauvé sa peau

 

Il y a peu du délire à la sainteté

De l’abnégation au désordre

Et de l’aveuglement à la lucidité suprême

 

Regarder l’univers comme il est

C’est mourir

 

La vérité de mes erreurs a sculpté mon visage

Et modifié le monde

 

J’ai été un homme impossible

Et je me suis construit dérisoire et tragique

Un autre étrangement moi-même

 

J’ai été le lierre amarré au mur

Où il défend sa verticalité

Contre les pesanteurs rampantes

 

Absolu serviteur

Chevalier de ma Dulcinée

J’ai mis l’Amour en lettres d’or

Pour inventer de la Lumière

 

Mon Absolu

A eu le tort de ne pas exister

Autant que ma ferveur

Dévote et sans malice

 

Héros de carton-pâte

Et bienheureux parmi les saints du ciel

Je n’ai jamais menti-truqué

 

Sans savoir je comblais des manques

Et rejetais la pauvreté des choses

 

J’ai constamment payé de ma personne

Et me suis agrandi

Jusqu’à l’esprit d’enfance

 

À la fin de ma vie je défais sans regret

Le destin de ma démesure

 

Toute ma vie j’ai cru ma vie

J’aurai toute ma mort pour conquérir

Cette simplicité native

Et désertée dès mon adolescence

 

Mourir réunifie mes courants divagants

J’y gagne une simplicité paisible

Aux dépens des ciels du Greco

 

Mourir me résume à ce corps usé

D’avoir battu le monde en brèche

Et donné tort aux malveillants

 

Voici le coup de grâce

Au nom de cette absurdité

D’un Amour sans limite

En train de s’évader du temps

Pour mériter le ciel

 

Obsédé de la perfection

Je laisse au vent mon œuvre éparse

 

Elle est poussière et prend son vol

Délirant par monts et par vaux

À la façon d’un post-scriptum

 

Je ne mourrai pas tout entier 

                                            

                                     Michel Lagrange février 2020

 

Don Quichotte - La Fin du rêve
Technique mixte sur toile
Collection Musée d’Amberg (Allemagne)